Nigerostration (Phénomène) (Galeries).

Vous trouverez sur cette page quelques éclaircissements à propos de ce Phénomène particulier et insolite à découvrir ici (GALERIES).

Certaines photos apparaîtront en représentations de mauvaise qualité, car ayant été scannées à partir d'anciennes photos papier.
Elles ont tout de même leur place dans ces galeries, au titre de témoignages d'organismes divers récoltés et dispersés aux quatre coins du monde depuis leurs premières récoltes des années 1870.
INTRODUCTION :
La coquille des Cypraeas, déjà très belle à l’état normal, est réellement magnifique au stade Niger (Mélanistique, Noir, Black), et/ou Rostré (Déformé, tordu).
Dans la zone Néo-Calédonienne, on a dénombré quelques 54 espèces atteintes de Nigérisation (Mélanisation, Noircissement), et/ou Rostration (Déformation, allongement, ou épaississement de la coquille).
Certaines d'entre elles se déforment sans altération de leurs couleurs.
D'autres noircissent sans modification de leur coquille.
Quelquefois, les 2 types s'ajoutent simultanément Nigerostration ,
pour former les plus belles coquilles, par conséquent les plus recherchées.
La Porcelaine Melanistique et/ou Rostrée (Appelée plus communément: "Niger Rostrée" (N/R), voire plus récemment: "Nigerostrée"),
présente certaines différences dans son état par rapport aux coquilles dites "Normales".
La taille est généralement supérieure à la normale.
Le mélanisme peut aller jusqu'au noir intense (Comme le charbon) granuleux (Martelé, comme à facettes), lisse (Mat, ou brillant (Vernissé)), ou simplement ponctuel.
La base peut conserver sa couleur, devenir blanc laiteux ou ivoirine-orange, rester normale ou boursouflée.
Les extrémités peuvent Rostrer parfois de façon spectaculaire: l’antérieur s'allonger et s'incurver vers le bas voire le haut, la postérieure se relever ou descendre en tournant de droite ou de gauche.
D'autres cas font apparaître des lèvres soudées ensembles.
Pour les spécimens très affectés, avec déformation massive et/ou rostration très conséquentes, la structure même de la nacre présente de très nombreuses fissures ,
souvent invisibles à l'œil nu, mais cependant mise en évidence lors d'une prise de vue macro.
Certaines fissurations sont quelquefois si profondes qu'elles peuvent occasionner
une rupture accidentelle voire spontanée d'une partie de la coquille, généralement l'une ou l'autre de ses extrémités.
C'est pourquoi l'on peut trouver de magnifiques spécimens avec un demi-rostre cassé, voire les deux rostres, alors même que l'animal est encore vivant.
A mon avis, la présence de ces fissures indique que l'apport de matériau nacrier ou mélanique déposé par l'animal au cours des saisons, voire en une seule fois,
doit se faire très rapidement (quelques secondes ?!), et durcir quasi simultanément, le vernis final servant peut-être de catalyseur, ou bien encore peut-être l'eau salée elle-même.
Les fissures étant, de ce fait, vraisemblablement une résultante des contraintes internes inhérentes à ces rapides dépôts successifs, un peu a la manière dont certaines résines artificielles réagissent lors de leur polymérisation.
Comme des inclusions (Terre, gravier, ou corail) sont quelquefois visibles sous la couche nacrière et/ou le vernis, il est plausible de penser que l'apport des secrétions
nacrières ajoutées par l'Animal pourrait se faire lors d'un enfouissement complet ou partiel, directement dans le substrat ambiant ou occasionnel.
Mieux encore, des cavités ou trous sont mis au jour lors de la casse de l'une ou l'autre des extrémités.
Une "bulle" d'eau n'a-t-elle pas été, dans ce cas, "piégée" par cette polymérisation très rapide du matériau nacrier ou mélanique ?!.
Le manteau de l'animal, quand a lui, perd de sa texture au fur et a mesure du développement de la maladie, un peu comme une anémie chez l'Humain, aux prorata et profit, semble-t-il, des apports nacriers.
De couleurs vives et opaque qu'il est habituellement pour la majorité des espèces, il devient terne et quasiment translucide a un stade très avance de son aboutissement.
Ainsi, le manteau d'une Cypraea Stolida vivante au stade Normal sera de texture a colorations vives, opaque, et dense, cachant totalement les dessins de la coquille.
A l'inverse, celui d'une Stolida vivante a un stade avance de Nigerisation et/ou Rostration sera devenu terne, quasi translucide, et fin, laissant parfaitement apparaître par transparence les dessins et couleurs de la coquille.
Actuellement encore, il apparaît très difficile de déterminer un maximum possible voire probable quand au stade ultime auquel pourrait aboutir l'une ou l'autre des espèces
de Porcelaines touchées par le phénomène aberrant, ni d'affirmer si la longue liste actuellement connue ne se complétera pas ou ne diminuera pas dans les années à venir.
Faute d’études scientifiques exhaustives sérieuses in situ voire en laboratoire sur le Sujet, il semblerait cependant certain
que les phénomènes de rostration, mélanisation, et Nigérisation/Mélanisation obéraient à 2 constantes probables:

- 01 : Pour ce qui est de la situation géographique des zones concernées par ce phénomène, il est curieux de constater que celles-ci
sont reparties le long des Tropiques du Cancer et du Capricorne, a peu prés a égales distances par rapport a l'Equateur.
En outre, si les Nigerisations restent inchangées dans ces zones, par contre, dans la zones du Cancer les rostrations sont souvent inverses de celles du capricorne, et vice-versa.
N'oublions pas que ce sont les glandes sécrétrices de nacre et de mélanine qui se "dérèglent".
Il semblerait donc qu'un Facteur extérieur important soit mis en cause dans le déclenchement de la "maladie".
Pour ma part, je pencherais pour un facteur lié au magnétisme terrestre, tout-a-fait susceptible d’altérer les fonctions morphologiques de certaines Coquilles, dans les zones concernées.
Si un Facteur environnemental, comme la pollution minière, avait été en cause, toutes les coquilles de toutes les variétés seraient touchées, et cela partout, ce qui n'est pas le cas, de loin s'en faut.
Il est, pour autant, souvent observe dans les zones concernées, la présence d'eau douce en suspension, même en zones récifales.

- 02 : Concernant la formation des couches de Nigerisations et/ou de Rostrations, une "Loi des saisons", probablement celle hivernale (Juin, Juillet, et Août), localement, est plausible.
Ce fait est pratiquement prouve par certaines Nigers trouvées vivantes dont les Rostrations "affichent" nettement des "couches" successives de nacre rapportées les unes après les autres.
Et cela est encore plus remarquable sur des sujets trouvés morts (Beaches) et/ou dégradés par le temps.
Parmi les nombreuses coquilles touchées par la Nigérostration, certaines, d’espèces différentes, revêtent une particularité commune
assez remarquable : une "excroissance" nacrière construite par l'animal, à partir de la base.

- 03 : Actuellement, nul ne saurait/pourrait affirmer vraiment :
-- a : A quel moment de sa vie commence le phénomène affectant l'animal.
-- b : Si les saisons de formation de la Nacre ou du Noir sont consécutives, année après année, ou plutôt discontinues, une fois le phénomène commence.
-- c : Quelle est effectivement la longévité des Porcelaines a l’état naturel, ou le délai précis a ce sujet.
Alors, quand a savoir combien de temps vivent ou survivent les Porcelaines "Nigerostrées" une fois le phénomène commence, personne, a mon avis, ne sera jamais a même d'en apporter la moindre précision.
D'autant que ce phénomène peut très bien raccourcir ce "temps de vie" (A l'instar des cancers chez l'homme), ou bien le rallonger sensiblement, tout reste plausible !.
-- d : Pourquoi certaines espèces sont concernées par la "maladie", et pas d'autres, toutes espèces confondues.
-- e : Dans les zones marines reconnues comme pouvant contenir des Nigers Rostrées, des régions de concentrations "particulières" bien différenciées sont recensées.
-- f : Parmi celles-ci, personne ne peut non plus expliquer pourquoi il n'y a des coquilles aberrantes que sur quelques mètres carres,
alors que le substrat est exactement identique sur des centaines de mètres carres alentours.
-- g : Ni dire pourquoi, dans cette même surface, seule 1, voire 2 ou 3 espèces parmi des dizaines d'autres présentes, sont concernées par le problème.
-- h : Ni déterminer pourquoi certaines variétés rostrent seulement a l'avant, d'autres uniquement a l’arrière, et d'autres enfin, aux deux extrémités simultanément.
-- i : Ni découvrir pourquoi certaines espèces ne deviennent jamais noires, alors qu'alentours la Nigérisation est prépondérante.
-- j : Ni donner d'explications concernant la texture des couches de Nigérisations, car il apparaît qu'il existe plusieurs types de formations "naturelles", savoir:
--- Le noir "Granuleux" (Mat ou brillant).
--- Le noir "Facetté" (Mat ou brillant).
--- Le noir "Lisse" (Mat ou brillant).
--- Le noir "Ponctué" (Mat ou brillant).
Certaines rarissimes coquilles arborent un noir tellement intense que celui-ci a par endroits des reflets bleutés a l'œil sous lumières artificielles (LEDs, notamment !).
-- k : Ni comprendre pourquoi pour certaines coquilles, la Nigérisation commence par le DOS de celles-ci,
alors que pour d'autres le noir est rapporte en commençant par les COTES, en remontant de la base.
Cela dit, une intéressante théorie basée à partir de quelques découvertes in-situ d'autres gastéropodes semble crédible.
En effet, il semblerait que certains gastéropodes agrandissent leurs coquilles totalement enfouis dans le substrat alentours, voire a l'abri de la lumière sous des rochers, coraux, voire sable.
Pourquoi n'en serait-il pas de même pour la formation/fabrication des Nigérisation et/ou rostration chez les porcelaines ?!.
Cela expliquerait de fait certaines inclusions dans les couches nacrière ou mélanique.
-- l : Récemment, une intéressante théorie concernant les œufs de Nigers et/ou Rostrées semblerait pouvoir expliquer la différence entre 2 formations distinctes de mélanisme et/ou rostration.
En effet, certaines coquilles rapportent le noir et/ou la nacre après avoir atteint l'âge adulte, ce qui pourrait donc raisonnablement amener a penser que celles-ci seraient issues d'œufs de coquilles dites normales.
-- m : A contrario, pour les coquilles (de loin, les plus spectaculaires !!) dont le Noir ET la Nacre sont "mélangés" ("Mixes") a des degrés divers (Nigérostration),
on peut tout aussi raisonnablement en déduire que cela s'est construit depuis la naissance jusqu’à l'âge adulte, et poursuivi ensuite.
Ce qui est patent, cependant, c'est que bon nombre des coquilles affectées qui ont été trouvées mortes sont des exemplaires souvent affubles des 02 aberrations simultanées portées a un stade exacerbé.
En effet, les stades de Rostration et de Mélanisme sembleraient avoir atteint un degré paroxystique pour ces dernières, stade ultime, peut-être cause de leur mortalité
effective au bout d'un laps de temps impossible a déterminer en l’état actuel des observations relevées/rapportées.
-- n : Il a été souvent trouve des pontes de Nigers et/ou Rostrées couvées simultanément par 2 voire 3 coquilles aberrantes de la même Espèce (Stolidas, entre autres !),
de même que des coquilles juvéniles voire subadultes affublées d'un noir presque parfait (Mappas, Cribrarias, Mauritianas...).
-- o : Certaines algues semblent signaler un site plus propice aux Nigerostrées: certaines dites "craquantes et/ou piquantes" courtes , voire longues , d'autres plus "souples" moyennement hautes , voire très hautes.

- 04 : Pour ce qui concerne la recherche des Coquilles Nigers et/ou Rostrées, a mon humble avis, mieux vaut privilégier le mode en plongée nocturne,
qui a l'avantage de ne rien déranger dans l'agencement naturel des biotopes rencontres.
En effet, il suffit de se balader en surface tout en balayant le fond avec le faisceau lumineux pour apercevoir les coquilles déambulant a l’extérieur de leurs cachettes a la faveur de la nuit.
Les collectes a marées basses restant, quand a elles, a proscrire le plus possible, du simple fait de la dégradation instantanée se produisant des lors que l'on soulève un bloc de corail.
Même si les blocs sont remis en place après avoir été inspectes, une simple exposition de quelques secondes de la face cachée de ces blocs,
à la lumière du jour, suffit a détruire instantanément tous les micro-organismes qui se trouvaient jusqu'alors à l'abri de celle-ci.
Pour ma part, j'utilise lors de ces sorties nocturnes 2 types de matériel en fonction de la durée ou de la zone de plongée choisie.
Donc, un matériel sophistique autonome à éclairage 04 leds pour une courte durée, une plongée profonde, ou la prospection dans des rochers.
Ou alors, un matériel sophistiqué sur batterie de voiture à éclairage 12 Leds pour une beaucoup plus longue durée.
Ces deux matériels ayant l’énorme avantage de délivrer de la lumière très blanche (proche de la lumière diurne) uniforme pendant plusieurs heures, stressant encore moins, s'il le fallait, les organismes éclairés par le faisceau.
Nigerostration (Phénomène) (Galeries)